Haïku quèsaco ?

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Proposition d’écriture : cherchez en vous l’émotion qui prédomine : sentiment de solitude, d’isolement, de sérénité, de détente, d’espérance, de colère, de joie, etc. Tentez de la transcrire par le biais d’une image : un nuage dans le ciel, la pluie sur les carreaux, un bruit venant d’ailleurs, un objet sur la table,  le silence, la saison, la rue sous vos fenêtre, les arbres…

Un haïku : quèsaco ? Un haïku : 俳句 se prononce : \aj.ku\  et c’est un court poème japonais de trois vers dont le premier a 5 pieds, le deuxième 7 et le troisième 5. Au Japon l’ensemble du poème s’écrit sur une seule ligne verticale. Chez nous, il se présente sous la forme de trois vers qui se suivent. J’aime bien comparer le haïku à la prise d’une photographie, d’un « instantané ». Placé devant un paysage, le photographe va essayer de saisir l’image présente qui n’existera plus dans quelques secondesCe faisant il cherche à exprimer le sentiment qui l’anime. Ce paysage suscite chez lui une émotion mais il reste extérieur à lui. Il en va de même pour le haïkiste, extérieur dans son écrit, qui donne l’instantané d’une situation mais ne se met pas dans le cadre. Il essaie de condenser en quelques mots le sentiment passager qu’il ressent. C’est pourquoi un haïku est souvent écrit d’un jet, comme dans un souffle, un cri.
La césure (le kireji), parfois marquée par un tiret, propose un temps de silence dans la lecture du haïku. Elle marque souvent le passage entre deux images différentes, juxtaposées, qui vont parfois s’opposer pour mieux faire ressortir l’idée générale.
Lorsque vous écrivez un haïku, dites-le à voix haute, d’un seul trait, d’une seule respiration, en marquant seulement la césure s’il y en a une. Souvent on doit relire le haïku pour en saisir tout le sens, tous les sens. Un haïku recèle d’ailleurs une infinité de haïkus puisque en plus de l’image émotionnelle proposée par son auteur, de multiples images vont naître à chaque lecture, à chaque lecteur.

Il m’est souvent arrivé dans mes ateliers d’être interpellée par la notion de contraintes. Un haïku est empli de contraintes qui jouent un rôle important : non seulement elles permettent de faire ressortir l’émotion ressentie avec plus d’acuité, mais elle sont aussi sources de créativité pour l’auteur. La contrainte provoque l’envie de s’appuyer dessus pour mieux s’en libérer. Reste que l’essentiel est quand même de parvenir à écrire ce que l’on ressent… Mieux vaut donc se libérer des contraintes plutôt que ne pas écrire du tout !
J’en profite pour remercier Géraldine (de mes ateliers d’écriture) qui m’a offert ce si joli livre de Minami Shinbô : Haïkus de Sôseki… Des très jolis haïkus à rire et à sourire (aux éditions Philippe Picquier).

Les haïkus de Sôseki de Minanmi Shinbô

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